Le 15 septembre, les journées du patrimoine nous permettent de redécouvrir notre histoire. Si les châteaux, palais et demeures prestigieuses ont la faveur du public, il existe un patrimoine plus modeste et moins « glamour » qui fait lui aussi partie de notre histoire.
Aujourd’hui j’aimerai vous faire découvrir les blockhaus de la Guérinière. Il font parti du mur de l’atlantique qui s’étirait des Côtes Basques espagnoles à la Norvège sur 5000km.
Le mur était composé de 700 batteries (une batterie étant un ensemble de bâtiments), notre petite ile de Noirmoutier en comptait 18 ( soit 150 bâtiments) !
La batterie de la Guérinière a été classée au patrimoine du XXe siècle en 2011. Elle se compose de postes de tirs individuels, d’emplacement pour l’artillerie, d’abris et de soutes à munitions.
Lorsque j’étais enfant je me souviens que ces blockhaus étaient habités pendant l’été. Je me suis toujours demandé comment les gens pouvaient vivre à l’intérieur, sans lumière, sans confort, dans ces abris froids mais visiblement personne n’y trouvait rien à redire.
Aujourd’hui les abris ont été restaurés par l’association AWM – Atlantic Wall Memory. Depuis 2011 , l’association d’abord connu sous le nom de « section historique » met en valeur ce patrimoine insolite. Ainsi des rassemblements et des évènements y sont organisés avec toujours pour fil conducteur l’histoire de la seconde guerre mondiale. D’ailleurs cet été (26-28 juillet) un meeting aérien et de nombreuses attractions ont animés cet espace.
La batterie de la Guérinière
J’ai copié le document ci dessous sur le site de l’association
Le point d’appui de la plage de la Cantine est implanté à l’ouest du village. Entouré par un champ de mines important il est aussi bordé côté plage par de nombreuses lignes de défenses anti- débarquement constituées de pieux de bois, de chevaux de frise, de hérissons tchèques et de tétraèdres. A l’est du village de la Guérinière, la zone est couverte d’un large champ de mines réparti de part et d’autre de la route qui coupe l’île dans toute sa largeur. La batterie est dirigée par l’Oberleutnant MA Erich STOCK.
- 4 R669 Dans un premier temps, la batterie aligne 4 matériels de 7,5cm F.K.231 (f) en emplacement de campagne. En 1944, les pièces sont installées sous casemates R669 camouflées en habitations. Les deux casemates placées aux extrémités sont complétées par une cuve pour canon de 2cm Flak 30 sur l’extrados affecté à la défense anti-aérienne, celle de gauche dispose aussi d’un Tobrouk.
- 1 R607 En arrière des 669 une soute à munitions de réserve avec Tobrouk incorporé.
Quelques soutes légères en tôles-métro permettent le stockage des munitions de 2cm Flak. Ces constructions légères ont disparu aujourd’hui. - 1 R627 A l’est le poste d’observation bétonné sous plaque de blindage de type 7P7 permet de diriger le tir et un projecteur de 60cm assure l’observation de nuit. Il a été construit à 30 exemplaires sur l’ensemble du mur de l’Atlantique.
- 2 58C Abri circulaire ou Tobrouk, il assure la défense tous azimuts de la position.
Un seul est visible de nos jours. Ce dispositif est complété par ceux incorporés aux R669 et R 607. - En arrière, cachés derrière le talus en bordure de la rue de la Cantine :
1 R501 Abri à personnel qui permet de loger un groupe de combat, soit 10 soldats répartis sur trois couchettes triples et une simple. Etanche aux gaz de combat avec son système de purification/ventilation de l’air, un poêle assure le chauffage et la préparation simple des repas. - 2 R502 Abri à personnel qui permet de loger deux groupes de combat, soit 20 soldats répartis sur six couchettes triples et deux simples. On retrouve le système de ventilation et de chauffage du R501 dans ces deux ouvrages ainsi qu’à l’intérieur du R627.
Un des deux 502 est complété par une citerne d’eau potable ib/677 et un petit abri cuisine.
Vous pouvez visiter Le poste de direction de la Guérinière. Pendant 1h30 environ des bénévoles passionnés membres de l’association se feront un plaisir de vous guider.
Je vous propose un petit aperçu de ce que vous pourrez découvrir en cliquant ICI
La pêche à l’avion
Lorsque j’étais enfant ( mes grands parents habitaient près du moulin du Both donc à coté du site des Blockhaus) pendant les grandes marées nous allions pêcher à l’avion. Je ne comprenais pas la signification de ces mots : » la pêche à l’avion » et je regardais les morceaux d’épaves que l’on pouvaient encore apercevoir sans vraiment comprendre de quoi il s’agissait.
« Un bombardier, qui n’avait plus qu’un moteur sur quatre, a réussi à se poser sur la plage. Les dix soldats ont été fait prisonniers jusqu’à la fin de la guerre. «
Le moulin du Both pendant la guerre.
Mon cher moulin était occupé par des soldats allemands. J’ai toujours du mal à imaginer comment ce magnifique endroit, tellement pris en photo et peint a connu des heures aussi sombres.
J’y suis particulièrement sensibilisée car ma mère ( qui était enfant pendant la guerre et habitait dans la ruelle qui mène au moulin), garde de cette époque de souvenir du bruit des bottes et de ma grand mère qui retenait sa respiration ! Quelle époque. Les allemands ont quitté l’ile par leurs propres moyens en aout 1944.
Ici se termine notre » voyage dans le temps ». Je trouve toujours bon de se replonger dans notre passé de temps en temps afin d’apprécier encore plus notre chance de vivre librement !
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